" Le progrès perpétuel (ΕIIΕΚΤΑΣΙΣ) selon Saint Grégoire de Nysse. Etudes sur la terminologie, les fondements, les moyens et les effets "
Liang Zhang
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Marie-Anne Vannier (UL), Jean-Marie Auwers (Université Catholique de Louvain)
Composition du jury

Mme Marie-Anne VANNIER Université de Lorraine Directrice de thèse

M. Jean-Marie AUWERS Université catholique de Louvain Directeur de thèse

M. Jacques ELFASSI Université de Lorraine Examinateur

M. Joseph FAMEREE Université catholique de Louvain Examinateur

M. Michel VAN PARYS Pontificio collegio greco, Roma Rapporteur

M. Markus VINZENT King’s College, London Rapporteur

Date et heure de soutenance
Lieu de soutenance
UNIVERSITE DE LORRAINE - METZ - Campus Saulcy - UFR ALL - Salle A208
Résumé

Par « épectase », une idée fondamentale de Grégoire de Nysse, on désigne habituellement le progrès perpétuel de l’âme vers et dans la perfection de la vertu (cf. Ph 3, 13-14). Le mot « épectase », qui vient du terme grec ἐπεκτείνω, possède-t-il un sens unique ou a-t-il des significations nuancées chez Grégoire ? Quelles sont les éléments constitutifs du progrès perpétuel, la dimension rationnelle comme le soutient Ekkehard Mühlenberg, ou la dimension mystique comme le montre Jean Daniélou ? Est-il méthodologiquement justifié d’étudier Grégoire et les Pères de l’Église en distinguant dans leurs œuvres la philosophie, la théologie, l’anthropologie…, alors qu’ils ne le font pas eux-mêmes ? La thèse tente d’étudier d’une manière synthétique l’épectase en vue de montrer son originalité par rapport au monde grec et sa place dans les œuvres et la pensée de Grégoire. La thèse commence par une analyse des termes et des textes concernés en vue d’éclairer les significations du terme ἐπεκτείνω dans les différents contextes et de voir la continuité et l’évolution de la pensée de Grégoire. La deuxième partie traite des fondements du progrès perpétuel. La différence infranchissable entre le Créateur et les créatures est essentielle : Dieu est immuable tandis que l’être humain est soumis à la loi du changement ; Dieu est infini et illimité tandis que l’être humain ne l’est pas par nature, mais il possède une sorte d’« infinité » grâce à la participation à Dieu ; l’être humain peut connaître certaines choses de Dieu mais ne peut jamais comprendre totalement Dieu. L’humanité est créée à l’image de Dieu, ce qui manifeste à la fois la ressemblance et la dissemblance avec Dieu ; elle doit devenir davantage semblable à Dieu sans jamais lui devenir identique. La troisième partie essaie de montrer les moyens du progrès. Pour manifester sa pensée, Grégoire utilise souvent des images comme la course, l’échelle, le vol, la montagne…, et donne des modèles comme Moïse, l’Épouse, Paul, David, Basile… La purification continuelle et la divinisation sont aussi des moyens. La vraie liberté selon Grégoire est de toujours choisir le bien et de maintenir ce choix. La dernière partie traite les effets du progrès perpétuel. L’impact le plus remarquable est l’aspect spirituel voire mystique dans lequel nous trouvons de nombreux oxymores et d’expressions paradoxales. Il est important de souligner l’aspect eschatologique en montrant les relations entre l’épectase, l’état originel, et l’apocatastase. Si tous les trois manifestent la perfection, quels sont les liens entre eux ?

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