" L’esthétique du récit criminel dans la littérature francophone : le cas du Togo "
Kodzo Etonam Tsetse
Directeur(s) de thèse
Dominique Ranaivoson
Date et heure de soutenance
Lieu de soutenance
Université de Lorraine, Metz, UFR ALL - Salle A208
Résumé

Ce travail de recherche vise à pister l’invariant que constitue le crime sous la plume des auteurs togolais. Le crime dans la littérature togolaise est sans cesse perçu comme fiction et histoire. Les formes génériques qui le véhiculent sont partagées entre plusieurs facettes du genre romanesque. Ainsi, le sceau policier structure Un reptile par habitant, Lisahohe de Théo Ananissoh et La Légende de l’assassin, Cola cola jazz de Kangni Alem. Tandis que dans Port-Mélo, Les Pieds sales d’Edem Awumey, Au commencement était le glaive d’Edem Kodjo et L’ombre des choses à venir, Solo d’un revenant et Cantique de l’acacia de Kossi Efoui, leur écriture est portée, de part en part, par des crimes de masse. Des allusions sont faites à la fois aux génocides du XXe siècle et leur pendant qu’est la littérature post-traumatique. Pourquoi ces auteurs font-ils des crimes le ressort structurant de leur poétique ? Pour certains critiques, ce penchant des auteurs togolais sur des crimes et violence est à inscrire dans la violence politique contemporaine de l’Afrique. Même si cette analyse n’est pas dénudée de fondements, notre travail s’intéresse plutôt à interroger leur écriture à l’aune de leur propre territoire natal. Car ce territoire natal est zombifié. Il apparaît que le camouflage leur tient lieu d’esthétique pour écrire sur leur propre pays. C’est alors que notre travail comparatiste étudiera leur conscience historique à partir de leurs romans. De fait, en renvoyant leurs lecteurs vers des lieux où se sont déroulés des crimes de masse, ils sont en train, en réalité, de mettre au goût du jour l’histoire tumultueuse de leur propre pays, entaché d’un crime politique.

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