Manifestations

Résumé: Dans les années 1980, le père Jorge Mario Bergoglio, qui deviendra en 2013 le Pape François, reçoit pour les fêtes de Noël une carte de vœux sur laquelle figure la reproduction d’un tableau de Johann Georg Melchior Schmidtner, représentant Marie dénouant les nombreux nœuds d’un ruban blanc. Aussitôt séduit par cette image, il commence à la diffuser dans les courriers qu’il envoie et installe une copie de la peinture dans l’Université El Salvador. La représentation continue à se propager en Argentine et atteint la paroisse San José del Talar, puis celle de San Juan Bautista où le curé écrit d’abord pour ses paroissiens, puis en 1998 pour le grand public, la prière par laquelle débute le renouveau de la dévotion à « Marie qui défait les nœuds ». En quelques années, cette ferveur irradie toute l’Amérique, puis d’autres pays du monde. L’originalité de cette dévotion qui semble nouvelle séduit. Mais plus encore, quels que soient l’âge ou la condition, la notion de « nœud » dans l’existence est un symbole évident pour chacun : qui peut dire en effet qu’il n’est pas concerné ? Car lesdits nœuds touchent tous les domaines de la vie : la famille, la santé, le travail, le logement, l’argent, les dépendances, les études, le renouveau dans la confiance en Dieu, etc…

Cette séance se propose donc d’analyser le phénomène et de mettre en lumière ses assises théologiques. Par une observation, une description et une caractérisation de cet événement devenu planétaire, nous approcherons de près cette fides populaire fervente ; par l’interrogation de la Bible et le recours à ses exégèses, nous mettrons en évidence les raisons qui sous-tendent cette dévotion nouvelle, et démontrerons qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille mais qu’elle repose au contraire sur des racines solides et très anciennes qui la nourrissent.

Présentation de la conférencière: titulaire d’un Doctorat en Littérature comparée de l’Université Paris-Sorbonne et achevant un Master de théologie catholique à l’Université de Strasbourg, Catherine Négovanovic est chargée de cours à l’Université de Lorraine et membre associé du laboratoire Ecritures. Ses travaux portent sur les relations entre Bible, arts et littérature, sur les croisements et transferts culturels et sur les questions de mythocritique et de mythanalyse. Sa thèse est actuellement  en phase de réécriture pour les éditions du Septentrion (Presses universitaires de Lille).