Journée doctorale intercentres UL et UFHB: Dire et représenter le corps à l’œuvre et dans l’œuvre

Compte rendu

Vendredi 26 novembre s'est tenue la première journée d'étude des doctorants inter-laboratoires Ecritures (U. L. Metz) et LACIL (U. Abidjan), sur le thème "Dire et représenter le corps à l'œuvre et dans l'œuvre". Elle a été l'occasion d'entendre des communications riches et d'assister à des échanges nourris confrontant les différents positionnements et approches critiques, sur des sujets aussi divers que le corps du spectateur de théâtre, la représentation du corps dans la presse féminine, les journaux de détention d'auteurs mystiques ou encore le corps métaphorique dans certains rites d'initiation. Les quelques problèmes techniques rencontrés en début de journée, inhérents à une communication virtuelle transcontinentale, ont heureusement pu être résolus à temps, permettant à chacun d'exposer son travail. Les intervenants ont été invités à publier leur communication sur un carnet Hypothèses commun, en cours de création, qui entend ouvrir un espace de dialogue et de valorisation de l'activité scientifique doctorale au sein de nos centres de recherche respectifs. Nous espérons ainsi vivement que cette première journée soit le début d'une collaboration pérenne et fructueuse !

Argumentaire

Pour cette première journée doctorale interlaboratoires de recherche Ecritures, université de Lorraine et LACIL (Langues, Arts, Civilisations, Cinéma et Littératures), université Félix-Houphouët-Boigny, le thème retenu est celui du corps. Pour Roland Barthes, le corps s’inscrit dans « le champ de signifiance », « le référent inoubliable », tant il est au cœur de notre vécu et de notre actualité. Le corps propose / dispose d’une lecture plurielle. Les doctorants sont invités à décliner ce thème pour valoriser leurs objets de recherche, sans restriction géographique et historique, selon les pistes suivantes, non exhaustives :

- Les représentations du corps : dire, écrire, représenter le corps en littérature et dans les arts, dans leur matérialité ou dans leur figuration métaphorique ou allégorique, en fonction d’une expression mimétique ou abstraite, renvoyant à l’illusion ou exprimant une pensée philosophique/ esthétique du corps...

- Le corps de l’artiste : autoportrait littéraire ou artistique pour se représenter/ représenter le geste artistique (on pourra si l’on veut songer au livre inaugural de Jean Starobinski, Portrait de l’artiste en saltimbanque), mettre sur scène son corps en représentation, incarner un rôle et représenter sur scène le corps de l’autre/ une entité abstraite, faire prendre corps à une fiction sur scène ou dans l’œuvre, expériences et performances d’artistes mettant en jeu leur propre corps, interrogations sur le corps, par le corps, repousser par l’art les limites du corps...

- Le corps du lecteur ou du spectateur : ce que l’œuvre fait au corps lisant ou regardant, la littérature/l’art comme expérience – voire épreuve – sensitive ou somatique, modalités de l’intégration/ de l’inscription du corps lisant/regardant dans l’œuvre. On pourra s’inspirer, entre autres exemples, du travail de Pierre-Louis Patoine sur la lecture empathique (Corps/texte. Pour une théorie de la lecture empathique). - Le corps comme métaphore de l’œuvre, en création et en réception : corps du texte, corps architecturé, corps écrit, écriture à bras-le-corps, matière et ligne, coloris et dessin, matière à laquelle se confronte l’artiste... Cette perspective peut inclure une réflexion linguistique ou sémiotique sur le signe et sa matérialité/ les moyens et les voies de l’interprétation

- Le corps, l’âme et le sacré : cette dichotomie est issue d’une longue tradition dualiste, opposant tout ce qui a trait à l’idéal, au spirituel, à l’éthéré, au pur, et le matériel, le terrestre, le charnel, l’impur. Acceptée ou réfutée, au cœur de débats ou euphémisée, source d’une pensée de l’œuvre fondée sur cette dichotomie ou destinée à la réfuter et à transcender cette frontière...

- Le corps entre mutations esthétiques et culturelles : comment certaines sociétés réinventent-elles le corps, le (re)travaillent pour marquer leur appartenance ou leur différence esthnique, voire culturelle ? Sur quoi fondent-elles l’esthétique et la signification du corps ?

Comité scientifique et d’organisation

Bénicien Bouchedi
Marie Coulibaly
Jacques Elfassi
Kassim Kamagaté
Jean-Marie Kouakou
Rose Kouassi Affouré
Brahima Koné
Louis Obou
Marion Ott
Willy Soumaho
Anne Spica

Date(s)
Lieu
Metz - Saulcy - UFR ALL - Salle A37
Organisateur(s)
Ecritures, université de Lorraine et LACIL (Langues, Arts, Civilisations, Cinéma et Littératures), université Félix-Houphouët-Boigny
Pièce(s) jointe(s)