" La littérature centrafricaine au prisme de l’œuvre d’Etienne Goyemide "
Judicaël Boukanga
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Dominique Ranaivoson (Ecritures, UL), Nathalie Nabert (Institut Catholique de Paris)
Résumé

L’objet de cette recherche est la littérature centrafricaine, telle qu’elle peut être vue à travers le prisme de l’œuvre d’Étienne Goyemide (1942-1997). Avec Le Silence de la forêt et Le Dernier survivant de la caravane, l’écrivain présente deux fictions romanesques intéressantes non seulement pour le fait qu’elles entremêlent harmonieusement plusieurs genres littéraires – le roman, le conte, la légende, le mythe –, mais encore parce qu’elles font écho d’une manière particulière à l’histoire douloureuse et sanglante de la traite esclavagiste perpétrée par les sultanats musulmans, au dépeuplement de l’Est du Centrafrique, aux us et coutumes des pygmées, à l’époque coloniale etc.

Autour d’Étienne Goyemide, de nombreuses publications fictionnelles, renommées ou non, constituent de véritables lieux d’histoire, d’anthropologie et de construction identitaire. La plupart sont écrites par des auteurs centrafricains qui ont su faire de la langue française le véhicule d’un imaginaire riche d’images, de chansons et de danse.

Cette étude permettra de considérer la création littéraire comme un lieu de mémorialisation pour une histoire sanglante, comme tribune de dénonciation de maux engendrés par les « soleils des indépendances » et néanmoins aussi comme cri d’espérance.

Une telle recherche a en partie par ailleurs pour but de préserver de l’oubli les trésors locaux menacés par les guerres à répétitions, mais aussi de faire contribuer la littérature à la reconstruction d’une identité culturelle fortement abimée par les conflits ; enfin, celui de proposer au monde de la connaissance universitaire un panorama de l’imaginaire et de la créativité d’une société souvent marginalisée.

Domaine de recherche, publications :

  • Et si brillait le soleil, Paris, L’Harmattan, 2015
  • Dunia, Paris, L’Harmattan, 2016
  • Benetutto, Lyon, Ed. Baudelaires, 2019
" Postures de l’entre-deux dans les pratiques artistiques contemporaines de la Caraïbe, Rapports de paratextualité dans la sphère des arts visuels. "
Myrtha Richards
Directeur(s) de thèse
Olivier Lussac (UL)
Composition du jury

M. Olivier LUSSAC Université de Lorraine Directeur de thèse

M. Eric VILLAGORDO Université de Montpellier 3 Rapporteur

M. Jean-Marc LACHAUD Université de Paris 1 Rapporteur

Mme Patricia DONATIEN Université des Antilles Examinatrice

Mme Ophélie NAESSENS Université de Lorraine Examinatrice

Date et heure de soutenance
Lieu de soutenance
UNIVERSITE DE LORRAINE - METZ - Campus Saulcy - UFR ALL - Salle A208
Résumé

La question de l’entre-deux est ici développée en direction de l’art du bassin caribéen et prend forme au cœur d'une pratique plastique personnelle qui s’appuie sur l’idée qu’au regard des spécificités propres au processus de construction des œuvres plastiques, il est tout à fait envisageable d’amorcer une recherche définissant l’art de la Caraïbe à partir d’hypothèses basées sur la notion d’intermédiaire. S’il fallait aborder cette problématique à travers une sélection d’œuvres contemporaines caribéennes en ne soulignant que ce qui les caractérise sur le plan formel, comparé à d’autres issues d’espaces géoculturels éloignés, cela constituerait un défaut de considération de la différence, s’appuyant sur l’idée que dans le fond, ce qui sous-tend les processus de création, les postures contextualisées et la dimension historique, créent de la distinction. L’entre-deux est articulation ; concept ubique, transversal et dynamique, il est omniprésent tant dans l’art caribéen que dans sa relation à l’objectal et au banal, imprégné de traces mémorielles, il génère sous moults aspects, un jeu de continuité-discontinuité renouvelé par l’acte créateur. Ce qui importe dans cette approche n’est pas davantage le résultat que les multiples voies empruntées pour faire état de regards multiples. Le produit de cet art n’est autrement caractérisé que par la diversité de ses origines qu’il convient d’examiner pour en cerner les contours. Des concepts sous-jacents comme le détournement, la contradiction et le raccommodage y sont considérés en connivence du sujet questionné pour leur caractère récidivant cependant toujours changeant et distancié de la posture des artistes. À travers le traitement de ces idées, les artistes affirment la conscientisation d’une identité caribéenne en cours de définition. De manière consciente ou non, l’habitus est au cœur de l’œuvre pensée, visualisée, définie et vécue ; il s’en dégage des traductions plastiques de l’arrière-cour, lieu par essence de l’acte de création rattaché au contexte du plasticien. En sa qualité de créateur, il est confronté à des rapports conjugués de même qu’à sa propre caribéanité parfois teintée de spiritualité. Compte-tenu de l’espace géographique à l’étude, il est d’autant plus immédiat que les mises en relation s’effectuent au regard des partages de langues, de cultures et d’idéaux. L’espace de l’ici est comme mis en abyme et ne se fonde pas sur une logique conventionnelle d’espace-temps, de langue et de culture. Tumelo Mosaka définissait la Caraïbe comme étant une île infinie ; ce qui renforce l’idée que pour nos sociétés insulaires à l’heure du décolonial, l’art ne peut s’appréhender en faisant abstraction du circonstanciel historique, symbolique, religieux, politique et social. Des œuvres sélectionnées et citées en référence, fondamentalement hybrides et contrapuntiques, émergent des croisements. Ces points de jonction sont les réservoirs de l’espace poïétique ; considérant le nombre de facteurs habituellement relégués au second plan, il s’introduit une stratégie inversée de lecture des œuvres d’art, lesquelles entrent en interaction continuelle avec le mi-lieu. À la lumière de ces pratiques référentes, s’établit un champ expérimental d’idées soumises aux variations de densité des postures de l’entre-deux des pratiques artistiques contemporaines de la Caraïbe.

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Domaine de recherche, publications :

Après des études de droit, d'histoire et de sciences religieuses, Erick Cakpo embrasse la carrière d'enseignant et exerce pendant plusieurs années dans le second degré. Il a obtenu son doctorat en sciences des religions (2012) à l'Université de Strasbourg et enseigne depuis 2013 l'histoire des religions à l'Université de Lorraine, à Metz.

Il s'intéresse aux phénomènes d'hybridité culturelle dans les religions, notamment à travers les productions artistiques.