" Roman et Révolution. De Sénac de Meilhan à Alexandre Dumas. "
Safa BEN KHEDHER
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Nicolas BRUCKER (UL), Rotraud VON KULESSA (Augsburg)
Résumé

La Révolution française marque une césure politique, morale, esthétique et philosophique, dont le roman français porte l’empreinte. Sénac de Meilhan, auteur de L’Emigré (1797), est le premier à en mesurer l’importance : les critères de vraisemblance qui jusqu’alors avaient cours, subissent un complet bouleversement. Avec la Révolution, l’extraordinaire devient commun. La place nouvelle de l’histoire, dans l’horizon philosophique et politique, transforme le genre en profondeur. Si le « roman historique » français naît dans les années 1820 sous l’impulsion des traductions de Walter Scott, il faut en faire remonter la genèse à la fin du XVIIIe siècle et aux premières années du siècle suivant. De L’Emigré au Chevalier de Maison-Rouge, en passant par Delphine ou Les Chouans, nombreux sont les romans qui prennent les événements révolutionnaires pour cadre ou matière de leur intrigue. Comment les romanciers entre 1797 et 1846 se sont-ils approprié cette période de l’histoire ? Quel sens lui donnent-ils respectivement ? Selon quelle articulation ce passé devient-il une « pré-histoire du présent » (G. Lukacs) ? Voilà quelques-unes des questions que nous nous posons, dans un travail qui est autant une contribution à l’étude du roman historique qu’une réflexion sur la représentation du temps historique dans la fiction narrative. Mots-clefs : roman, Révolution française, roman historique, Sénac de Meilhan, Alexandre Dumas, Germaine de Staël, Honoré de Balzac.