" Société-monde et production identitaire en contexte post-colonial : à propos de l’implication en littérature pour la jeunesse de Maryse Condé, Louise Erdrich et Véronique Tadjo "
Merveilles Léoncia Mouloungui
Directeur(s) de thèse
Pierre Halen (UL), Sylvère Mbondobari (Université Omar Bongo - Libreville)
Composition du jury

M. Pierre HALEN Université de Lorraine Directeur de thèse

M. Sylvère MBONDOBARI Université Bordeaux Montaigne Co-directeur de thèse

M. Steeve RENOMBO Université Omar Bongo Rapporteur

Mme Sylvie FREYERMUTH Université du Luxembourg Examinatrice

Mme Anne SCHNEIDER Université de Caen Examinatrice

Date et heure de soutenance
Lieu de soutenance
UNIVERSITE DE LORRAINE - METZ - Campus Saulcy - UFR ALL - Salle A208
Résumé

Cette thèse porte sur la production des identités en contexte post-colonial. Elle part du constat selon lequel les divers aspects de la société-monde (la circulation des personnes, des capitaux et des cultures) ont participé à la formation d’un public enfant pluriculturel, influencé par une culture-monde, elle-même dominée par les cultures des grandes puissances économiques. Face à cette « colonisation des imaginaires » (Joseph Tonda, 2015), interprétée par certains chercheurs comme une américanisation du monde (Jean-Marie Guehénno, 1999), on assiste à une « contre-attaque » des minorités (cultures peu visibles dans le sillage de la culture-monde) : les écrivains africains, antillais, amérindiens, etc., entendent écrire des livres géoculturalisés à l’intention des enfants et des jeunes : le but serait de leur transmettre un héritage culturel, linguistique et historique susceptible de leur apporter un équilibre identitaire dans le maelström de la globalisation culturelle. Ainsi, dans un contexte post-colonial, de « grands » écrivains contribuent à enrichir la bibliothèque des plus petits, à qui ils fournissent des récits « ancrés » dans des cultures du terroir ; ils font ainsi, de la littérature pour la jeunesse, un outil de transmission des identités culturelles. Or, l’analyse d’un échantillon de cette production littéraire (constituée des œuvres de Maryse Condé, Louise Erdrich et de Véronique Tadjo) révèle, outre l’existence de ce qu’on pourrait appeler une littérature de jeunesse post-coloniale, un paradoxe lié à l’engagement même des auteurs : les œuvres qui s’annoncent comme des productions géolocalisées oscillent, en réalité, entre nation et mondialisation, local et global, particulier et universel. Ce phénomène, qui s’explique par le métissage et le parcours des écrivains, débouche sur ce qu’on pourrait appeler une « double impossibilité de passage » en même temps qu’elle fait penser à une « imposture culturelle » (Hélé Béji) dont la fonction pourrait être de favoriser l’entrance des auteurs dans le marché international de la reconnaissance. En effet, le débat sur les identités éclairé par les thèses d’Hélé Béji, Laurent Dubreuil, Léonora Miano, entre autres, sans dénier le rôle positif que la littérature de jeunesse postcoloniale peut jouer dans la construction de nouvelles citoyennetés (celles de lecteurs-mondes ouverts sur l’universel), est néanmoins susceptible d’éclairer autrement les configurations et les effets de ces écritures. La présente étude doit donc permettre de discerner les démarches esthétiques et sociologiques ainsi que les enjeux politiques de cette production littéraire. Les premières concernent, d’une part, l’organisation textuelle et ses caractéristiques formelles et, d’autre part, la dimension épistémologique d’une littérature de jeunesse post-coloniale (Clare Bradford, 2007). Les deuxièmes, quant à elles, concernent les stratégies éditoriales des écrivaines (circulation entre les secteurs éditoriaux, lieux de publication, traductions, etc.) ainsi que les modalités et le sens possible d’une ouverture de l’enfant à l’universel. Les dernières, enfin, se penchent sur les enjeux de la question identitaire par rapport à l’entrance des auteurs et au débat actuel sur la politique d’identité.

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Domaine de recherche, publications :

Domaines de recherche

  • Style et vertus spirituelles ; spiritualité du style (XXe-XXIe siècles)
  • L’idée de simplicité, de la spiritualité au style
  • Aphorisme et formes brèves
  • Imaginaires linguistiques et stylistiques, et idéologie (1870-1940)
  • Style des idées (1870-1940)
  • Postures littéraires, construction de l’autorité en littérature

Sélection de publications

Ouvrages

  • (avec Paola Codazzi et Enrico Guerini, dir.), Latin et latinité dans l’œuvre de Gide, Paris, Classi
" Maurice Barrès journaliste et critique littéraire "
Séverine Depoulain
Directeur(s) de thèse
Jean-Michel Wittmann, Frank Wilhelm (cotutelle)
Composition du jury
  • Denis PERNOT, professeur des Universités, université d’Orléans
  • Éléonore REVERZY, professeur des Universités, université de Strasbourg
  • Marie-Ève THÉRENTY, professeur des Universités, université Paul Valéry-Montpellier
  • Frank WILHELM, professeur des Universités, université de Luxembourg, co-directeur de thèse
  • Jean-Michel WITTMANN, professeur des Universités, université de Lorraine, co-directeur de thèse
Date et heure de soutenance
Résumé

Dans la continuité des recherches menées sur les rapports entre presse et littérature au XIXe siècle, cette thèse présente et analyse une sélection d’articles de presse consacrés à la littérature, écrits par Maurice Barrès entre 1883 et 1923. La mise en perspective de la trajectoire littéraire du romancier de l’Énergie nationale à travers ce corpus de textes permet d’illustrer les enjeux liés à la figure de l’écrivain-journaliste dans le contexte historique et culturel de la Belle Époque. Barrès est en effet le représentant d’une génération littéraire qui a su construire et affirmer une légitimité durable au sein du champ littéraire grâce à sa pratique du journalisme. La presse, qui joue pour lui un rôle formateur, l’amène à définir le romancier qu’il souhaite devenir. En dévoilant le lecteur derrière l’écrivain, les études critiques et les chroniques littéraires de Barrès exposent la posture auctoriale choisie par l’artiste et proposent une genèse de la sensibilité barrésienne. L’article de presse devient un espace où se reflète et se développe l’art littéraire de Barrès. Alors que l’art romanesque influence la poétique journalistique, l’imaginaire médiatique s’épanouit au sein de l’univers fictionnel de l’écrivain. Par sa pratique de l’écriture, Barrès crée des textes hybrides qui interrogent la notion même de littérature.

Second prix régional de thèse de la Région Lorraine 2013.

" L'Homme pareil aux autres. Stratégies et postures identitaires de l'écrivain afro-antillais à Paris (1920-1960) "
Buata Bundu Malela
Directeur(s) de thèse
Pierre Halen
Composition du jury
  • A. MINGELGRÜN, professeur des Université, président du jury
  • L. COULOUBARITSIS, professeur des Universités, université libre de Bruxelles, président du jury français
  • P. Aron, professeur des Universités, université libre de Bruxelles, co-directeur de thèse
  • P. HALEN, professeur des Universités, université de Lorraine, co-directeur de thèse
  • R. FONKOUA, université de Strasbourg, rapporteur du jury
  • J.-M. PRIVAT, professeur des Universités, université de Lorraine, rapporteur du jury
  • V. PORRA, université de Mayence, rapporteur complémentaire
Date et heure de soutenance
Résumé

L'Homme pareil aux autres. Stratégies et postures identitaires de l'écrivain afro-antillais à Paris (1920-1960)
Cette étude porte sur le fait littéraire afro-antillais de l’ère coloniale (1920-1960). Il s’agit d’examiner les stratégies des agents à partir des cas de René Maran, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Édouard Glissant et Mongo Beti et de percevoir comment ils définissent leur identité littéraire et sociale. Pour ce faire, notre démarche s’articule en deux temps : 1. examiner les conditions de possibilité d’un champ littéraire afro-antillais à Paris (colonisation française et ses effets, configuration d’un champ littéraire pré-institutionnalisé, etc.) ; 2. analyser les processus de consolidation du champ, ainsi que les luttes internes qui opposent deux tendances émergentes représentées d’abord par Senghor et Césaire, ensuite par Beti et Glissant, dont les prises de position littéraires mettent en œuvre des « modèles empiriques » ; ceux-ci régulent et unifient leurs rapports au monde et à l’Afrique.

Publication issue de la thèse : Les Écrivains afro-antillais à Paris (1920-1960). Stratégies et postures identitaires. Paris : Karthala, coll. Lettres du Sud, 2008, 465 p. – ISBN : 978-2-84586-979-0.


Abstract:
The man who is just like the others. Strategies and identities of african and carribean writers in Paris (1920-1960)
This study relates to afro-carribean literature in colonial period (1920-1960). We want to examine the strategies of agents like René Maran, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Édouard Glissant and Mongo Beti ; and we want to understand how they invente literary and social identity. Our approach is structured in two steps: we shall analyse
1. the conditions for an afro-carribean literary field to appear in Paris (french colonialism and its consequences, configuration of literay field...) ; 2. the consolidation of this field and the internal struggles between two tendances represented by Senghor and Césaire, by Glissant and Beti whose literary practice shows the “empirical model” that regularizes and consolidates their relation with the world and Africa.