Manifestations

Madame Magalie Myoupo est âgée de trente-six ans, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, agrégée de lettres modernes en 2012. Elle commence une thèse de doctorat à l’Université Paris VII (Université Denis-Diderot) qu’elle soutient en 2018. Elle est élue en 2019 comme maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine, sur le site de Metz.  

Dans sa thèse, intitulée « La Sainteté en filigrane. Stratégies d’appropriation laïque du modèle hagiographique dans la prose du XIXe siècle », elle montre qu’au-delà des combats que l’on connaît dans cette période entre le camp clérical et le camp républicain (ou laïque) à cette période persiste une forme d’échange et de dialogue entre les deux camps. Elle s’intéresse aux imaginaires religieux dans la période romantique, leur progressive sécularisation et laïcisation – deux notions demandant des définitions construites en évitant les raccourcis interprétatifs – et montre que, au-delà du monde littéraire, même les imaginaires politiques finissent par emprunter beaucoup au vocabulaire et au cadre religieux, comme la notion de martyr politique ou celle de saint laïc. Son travail repose sur des corpus documentaires solides et des méthodologies d’investigation parfaitement maîtrisées. Pour mieux faire comprendre son travail, rien de mieux sans doute que de la citer : dans une interview au journal Le Monde, elle déclare, en réponse à une question de son interlocuteur, que « le héros des Misérables, Jean Valjean, est la figure incontournable du saint laïque ». Ces travaux, poursuivis après sa thèse lui valent de solides reconnaissances : prix des jeunes chercheurs de la fondation de Treilles, une bourse de la Fondation Napoléon et le prix Ary Schaeffer sur les études dix-neuviémistes. Son activité de publications est soutenue, avec un ouvrage personnel, des directions d’ouvages collectifs, ainsi que de nombreux articles dans des revues à comité de lecture, avec des collaborations variées. Elle participe à de nombreux colloques, conférences et interviews, en France et à l‘étranger. L’originalité de ses travaux est certaine et son rayonnement scientifique en pleine affirmation.  

Elle est par ailleurs membre du conseil du laboratoire « Écritures » de l’Université de Lorraine, elle assume la responsabilité du master MEEF, qui contribue à la formation des futurs professeurs de français des lycées et collèges, ce qui, en pleine crise de vocations, avec beaucoup d’incertitudes concernant la politique ministérielle, est un engagement lourd et qui demande beaucoup d’énergie. Ce sont ces raisons qui ont motivé le choix du jury de lui décerner le prix Zivi 2024 de l’Académie de Stanislas.