Irénée après Irénée. Traces d'un auteur grec perdu
La diffusion de l’oeuvre d’Irénée, auteur grec majeur du tout premier christianisme, pose des problèmes délicats : répandue très peu de temps après sa publication comme en témoignent les papyrus égyptiens d’Oxyrhynque, elle a aujourd’hui presque entièrement disparu dans sa langue originale, le grec, et n’est accessible qu’à travers des citations fragmentaires ou des traductions anciennes.
Pourtant, Irénée était un auteur de référence pour l’Antiquité chrétienne, aussi bien orientale qu’occidentale, comme l’attestent l’utilisation par les hérésiologues (Hippolyte, Tertullien, Epiphane, Eznik), les citations de Basile, Augustin, Théodoret de Cyr ou les Sacra parallela attribués à Jean de Damas, et les traductions elles-mêmes (en latin, arménien et syriaque). Il a continué à être connu au Moyen Âge (surtout occidental), puis a attiré l’intérêt d’érudits majeurs (Erasme, Harnack).
Les journées d’études de Strasbourg chercheront à retracer quelques-unes des étapes de la transmission de cette œuvre, sans exclure sa réception dans les diverses traditions chrétiennes et sa prise en compte par les théologiens modernes.