Latin et latinité chez André Gide
Gide possède une culture latine vaste et plurielle, qui ne saurait se résumer à la connaissance scolaire des grands auteurs de la littérature latine, ni à la pratique, certes patiente et récurrente, de la version et du thème. Ce rapport personnel aux auteurs latins et à la langue latine, cultivé toute sa vie durant (certains poètes comme Virgile l’accompagneront jusqu’à son lit de mort), se manifeste dans son oeuvre de plusieurs manières : citations, allusions, reprises de motifs ou de personnages (Ménalque, Tityre, Corydon, etc.) témoignent du statut multiple de la culture latine, entre « principe créateur » de l’oeuvre et instrument de pensée, à fonction ludique, satirique ou éthique.
Si les modalités et les enjeux de cette intertextualité latine, déjà bien défrichés par Patrick Pollard notamment, pourront être (ré)interrogés (en particulier dans leur écart avec les usages naturalistes et décadents), la journée d’études se propose de questionner plus précisément deux aspects de la « latinité » gidienne : celle de sa langue et celle de sa pensée.