Fragments de discours social : essai sur les écritures de la rue en contexte africain
Mardi 25 novembre - 17h30
Salle A208
Fragments de discours social : essai sur les écritures de la rue en contexte africain »
David N’Goran, Université d’Abidjan, Littératures comparées.
L’objet de cette contribution est d’observer le champ littéraire selon l’entendement d’un lieu culturel clivé en deux blocs opposés. L’un serait ainsi représentatif du centre, zone ou foyer de distribution des codes culturels légitimes, lesquels assurent l’hégémonie des « grands récits » sur le reste de l’espace culturel. Selon ce qu’en disait Marc Angenot, les grands récits désignent ainsi un ensemble de « dispositifs narratifs et argumentatifs totaux (…) complexes idéologiques herméneutique historique totale, balayant les horizons du passé, du présent et de l'avenir ... » (Angenot, 2000 ; 7-8). Apposés au qualificatif « militants », ils ont alors pour fonction de « se prévaloir d'une scopie du mal social et ses remèdes, cherchant à dissiper le scandale inhérent au monde tel qu’il va ». (Angenot, Ibid). L’autre, à contrario, renverrait aux « petits récits » ou « écritures de la rue », pratiques non consacrées mais qui laissent s’infiltrer dans l’espace culturel institutionnalisé des objets, agents et autres circuits auxquelson ne pense pas spontanément en la matière. C’est dire que le statut que revendiquent les petits récits, en tant qu’entités discursives et créations littéraires ou esthétiques est davantage celui de la nécessité de la reconnaissance, donc de la légitimité, au détriment d’un agenda de prestige et d’influence. Ils seraient donc tout l’envers des formes multiples et variées de récits consacrés et validés par la croyance sociale ou institutionnelle en remplissant une fonction de constituance. Les petits récits abordent ainsi autrement la thématique de la (dés) institution de la littérature africaine francophone.