Pourquoi penser que les œuvres d’art peuvent être interprétées ?
Voir un visage dans Looking glass de Markus Raetz ou voir un symbole de fidélité dans Les Époux Arnolfini de Van Eyck relève d’un même élan : mettre du sens sur ce qui n’en a pas de manière évidente ; autrement dit, interpréter. Le sens est-il découvert ou projeté ? Avant que l’œuvre d’art devienne signifiante, elle est une forme sans contenu. Après, l’œuvre est réduite à un simple support et sa forme devient secondaire. Ainsi, l’interprétation est à la fois nécessaire et problématique. Ce livre propose alors de s’intéresser au moment dynamique intermédiaire : quand l’interprétation est un acte qui n’a pas encore abouti. L’idée principale est que le fondement de l’expérience esthétique se trouve davantage dans le chemin parcouru pendant l’interprétation que dans le message trouvé au bout du chemin. Pour mieux s’en rendre compte, l’interprétation particulièrement dynamique de la réflexivité est un cas privilégié : lorsque le spectateur expérimente une œuvre autoréférente, il est pris dans le vertige du sublime.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction : richesse et aridité de l’interprétation
L’ESTHÉTIQUE PRISE DANS L’ÉTAU DE L’INTERPRÉTATION ET DE LA LOGIQUE
Chapitre i : l’interprétation en art : ouverture et ambiguïté
Chapitre ii : le dynamisme ambigu des interprétations artistiques
Chapitre iii : le « méta » et la crise du paradigme logique
Chapitre iv : de la logique à la complexité : le dogme d’interprétabilité de l’œuvre d’art
Chapitre v : les limites esthétiques de l’interprétation
Chapitre vi : l’interprétation méta-artistique et artistique
EXPÉRIENCES ESTHÉTIQUES ET PERCEPTIONS DYNAMIQUES
Chapitre vii : l’expérience de l’illusion : perception et stabilité
Chapitre viii : dynamisme et stabilité : catastrophe et attracteur
Chapitre ix : l’attracteur du reflet en esthétique
Chapitre x : exemple d’esthétique dynamique de la symétrie
Chapitre xi : méta-artistique et attracteur : une ambiguïté sensible en acte
RÉFLEXIVITÉ DE L’ŒUVRE ET RÉFLEXIVITÉ DANS L’ŒUVRE
Chapitre xii : la popularité du dynamisme cognitif
Chapitre xiii : l’anthropomorphie du méta-artistique
Chapitre xiv : l’inquiétante étrangeté et le sublime du méta-artistique
Chapitre xv : le méta-artistique et le seuil du pensable
Conclusion : l’acte interprétatif – de la mise en abyme à l’abîme