La fin du XVIIe siècle est une période marquée par la représentation de l’argent dans les comédies. Ces œuvres, écrites par la génération de dramaturges qualifiée de post-moliéresque, multiplient les ressorts comiques et font de l'argent le point focal, le mobile qui fait agir les personnages en quête de la fortune et du plaisir. Ces comédies qui se positionnent entre deux périodes clés de l’histoire dramatique française, marquées par Molière et Marivaux, donnent une représentation d’une société en cours de mutation et de libération des codes traditionnels. La morale devient mercantile, tandis que l’avidité et la cupidité règlent les rapports entre les personnages. A travers des exemples de comédies écrites par Baron, Dancourt, Dufresny, Lesage, Regnard, Robbe , nous mettons en lumière les conditions qui ont permis l’émergence de cette comédie, et nous étudions le rapport entre les conditions de la création et les exigences de la profession. Ainsi nous avons pu clarifier certains des enjeux axiologiques de la comédie post-moliéresque et nous demander comment la présence de différentes catégories sociales peut être révélatrice d’un nouveau rapport avec l’argent et l’ascension sociale. Nous avons donc essayé de clarifier les conditions qui ont permis l’élaboration d’une comédie influencée par l’argent et l’intérêt et nous avons pu concourir à l'élucidation de l'imaginaire qui la traverse et de la poétique qui met en valeur une idéologie propre à cette période.