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Dans le contexte de déchristianisation croissante et d’avancée du républicanisme au cours du XIXe siècle français, la figure du saint catholique est destinée à connaître de profondes mutations dans la littérature. En se sécularisant, elle s’approprie de nouvelles fonctions d’éducation et d’exemplarité, adaptées à une société elle aussi nouvelle que les auteurs appellent de leurs vœux.

Aux saints thaumaturges, pieux ou moralement surplombants se substitue un éventail de formes novatrices de bienheureux à proprement parler profanes : saints artistes, industrieux ou scientifiques ; martyrs des religions émergentes que sont République et Révolution ; laissés-pour-compte populaires, charitables ou persécutés.

C’est l’analyse détaillée de l’évolution et des vicissitudes de ce personnage dans la littérature au long du siècle que propose ce livre. Du romantisme au naturalisme, dans les ouvrages didactiques, les légendes et histoires de Jules Michelet, Alphonse de Lamartine ou Alfred Dumesnil, ou dans les romans et feuilletons de Victor Hugo, Alexandre Dumas, Eugène Sue, George Sand ou Émile Zola, l’icône littéraire et culturelle fondamentale qu’est le saint connaît un réinvestissement fidèle à l’image d’une société transformée par la modernité.