"Jonas et Nahum, "miroir" des oracles prophétiques dans la Bible hébraïque. Cohérences et correspondances "
Aristide Sirikivuya Mumbere
Directeur(s) de thèse
Elena Di Pede (UL)
Composition du jury

Mme Elena DI PEDE Université de Lorraine Directrice de thèse

M. Paul BERE Institut biblique pontifical Rapporteur

M. Benjamin AKOTIA KOKOU Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest Rapporteur

M. Yvan MATHIEU Université Saint-Paul Ottawa Examinateur

Date et heure de soutenance
Lieu de soutenance
UNIVERSITE DE LORRAINE - METZ - Campus Saulcy - UFR ALL - Salle A37
Résumé

Dans le corpus des livres bibliques, ceux des prophètes occupent une place particulière. Porteurs d’une parole multiforme, attrayante et dérangeante, toujours actuelle, ils méritent le détour. Cette dissertation s’intéresse en particulier à deux d’entre eux, respectivement le 5e et 7e de l’ensemble des XII « petits » prophètes dans le TM : Jonas – bref récit mettant en scène le prophète et sa mission auprès des Ninivites – et Nahum – complainte oraculaire sur la ville de Ninive. Pour les étudier, on a déployé une exégèse littéraire et synchronique, permettant de scruter les épisodes dans le détail, de faire émerger la signification des différents niveaux de langage : poétique, déployé dans les oracles ou adapté à la prose narrative ; narratif, présent évidemment dans le récit mais aussi dans les descriptions poétiques ; métaphorique, dans les diverses images que l’on rencontre, mais aussi le langage oblique, souvent présent dans ces écrits. La mise en évidence des liens formels et thématiques, ses motifs littéraires communs montrent à quel point ces deux livrets sont liés et se répondent, autour d’un thème commun traité différemment : la chute et la dévastation de Ninive. Cette étude synchronique examine les éléments internes qui relient Jon et Na, qu’ils soient terminologiques ou thématiques, d’abord séparément (dans l’économie de chacun des livrets, puis l’un au regard de l’autre), ensuite en lien avec leur position particulière dans le TM, encadrant le livret central des XII, Michée. Ces rapprochements montrent les parallèles entre les deux textes, déterminent leurs théologie et anthropologie spécifique. Une telle démarche montre l’importance d’une herméneutique adaptée qui exige une lecture graduelle et progressive, à la fois singulière et en dialogue. Cela montre comment Jon et Na – et dans une même dynamique, l’ensemble des XII – sont lisibles ensemble, par le biais de paramètres textuels communs et apparentés. Le parcours effectué, tout en révélant la force anthropologique et théologique de Jon-Na, manifeste leur beauté poétique et narrative. Mettant en scène l’agir d’Adonaï face au mal, Jon et Na instillent la consolation divine aux opprimés de partout et de toujours, en rappelant la puissance divine sans cesse à l’œuvre contre la méchanceté dans le monde. Le langage de la justice miséricordieuse et de la bonté grâcieuse, présent chez les prophètes bibliques et renforcé par une remarquable construction littéraire, est soigneusement prolongé et intelligemment illustré par Jon-Na.

En téléchargement