"Le "Faust" de Goethe. Étude de la réception du personnage de Méphistophélès dans les aires germanophone et francophone (1775-1870) "
Claude Colbus
Directeur(s) de thèse
Françoise Alexandre, Manfred Schmeling (cotutelle)
Composition du jury
  • Pierre DEGOTT, professeur des Universités, université de Lorraine
  • Stéphane GUÉGAN, conservateur au Musée d'Orsay
  • Sandra POPPE, professeur des Universités, université de Mayence
  • Christiane SOLTE-GRESSER, professeur des universités, université de la Sarre
  • Jean-Claude YON, maître de conférences HDR, université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
  • Françoise ALEXANDRE, professeur des Universités, université de Lorraine, co-directrice de thèse
  • Manfred SCHMELING, professeur des Universités, université de la Sarre, co-directeur de thèse
Date et heure de soutenance
Résumé

Depuis la parution de la première partie de la tragédie, en 1808, le Faust de Goethe n’a cessé de fasciner la critique. Malgré cela, certains aspects de l’oeuvre et de sa place dans la littérature mondiale n’ont pas encore fait l’objet d’examens approfondis. C’est notamment le cas de la réception du personnage diabolique de l’oeuvre, Méphistophélès, qui n’a jamais été envisagé que dans son rapport à l’ensemble de la tragédie, dans sa fonction actantielle ou sa dimension métaphysique, et non dans la manière dont un lectorat donné a pu le comprendre et les artistes le réutiliser. C’est cette lacune que nous nous proposons – du moins en partie – de combler, aussi bien pour l’aire culturelle germanophone que pour l’aire culturelle francophone. Un premier chapitre revient sur les racines mythiques de l’existence du personnage central de notre étude, Méphistophélès, puis sur l’évolution de sa représentation et de sa fonction dans les arts plastiques et dans la littérature. Cet aperçu est complété par un bref récapitulatif de l’évolution de la légende faustienne des origines jusqu’à Goethe, que suit une analyse du personnage diabolique du Faust de Goethe. Le second chapitre est consacré à la réception, dans les territoires germanophones puis francophones, de l’oeuvre goethéenne. Tous les documents relatifs à cette réception ont été intégrés à notre propos. Productions textuelles mais également musicales et visuelles – que ce soit sous la forme de monographies, d’articles de presse, de réécritures, d’illustrations, de mises en musique, etc. – ont été prises en compte et comparées les unes aux autres. Un certain nombre d’oeuvres exemplaires ont fait l’objet d’un examen approfondi et ont été replacées dans le contexte de leur création et de leur réception afin d’identifier leurs sources secondaires et de mettre en valeur leur caractère novateur et leurs enjeux singuliers. Enfin, un troisième chapitre est dédié à trois oeuvres de réécriture plus complexes : le poème épique Faust de Nikolaus Lenau (1835), le cycle lithographique d’Eugène Delacroix (1828) et la Damnation de Faust d’Hector Berlioz (1846). Ces trois artistes n’assument en effet qu’une partie de l’héritage tiré de leur source commune et rejettent les conclusions philosophiques auxquelles Goethe était parvenu pour offrir leur propre version du mythe faustien.

Prix de thèse de l'Université de Lorraine 2012, au titre du pôle scientifique TELL.