Le désert, un espace paradoxal
Gérard Nauroy, Pierre Halen, Anne-Elisabeth Spica, dir.2003
592 pp.
Le thème du désert, sujet à la mode, a fait l’objet de plusieurs colloques universitaires ces dernières années. Il a été traité à Metz, en septembre 2001, dans la perspective des rapports entre texte littéraire et spiritualité, entre éthique et écriture, en centrant la réflexion sur la notion, qui paraît fondamentale, de paradoxe.
Le désert, géographique mais aussi intérieur, de sable comme de verdoyantes forêts ou d’espaces marins, apparaît en effet comme un lieu de refuge loin du monde, voire de désertion, mais aussi de (re)construction, voire d’exaltation du moi et d’ouverture à l’autre (ou l’Autre).
Cette démarche méthodologique caractérise et unifie les trente-quatre contributions de ce recueil pluridisciplinaire: études littéraires certes, mais aussi historiques, philosophiques, théologiques et linguistiques, déployées sur un vaste champ chronologique, du premier siècle de notre ère jusqu’aux ultimes confins du XXe siècle, des tentations de Jésus au désert ou des épreuves des soldats romains de Caton dans les solitudes de Libye jusqu’aux représentations romanesques ou poétiques d’Albert Camus et de J.M.G. Le Clézio, d’Anne Perrier et de Gaspar Lorand.
Il n’y a rien d’exhaustif ni de systématique dans ces approches successives, qui parcourent l’antiquité tardive, le moyen âge, la Renaissance, les temps modernes et le monde contemporain, mais plutôt des études de détail sur des auteurs et des textes qui éclairent les multiples facettes du paradoxe que recèle en soi la réalité, vécue, symbolique ou fantasmée, du désert.
Gérard Nauroy, professeur émérite de langue et littérature latines et de civilisation romaine à l’université de Lorraine – campus de Metz, a dirigé le Centre de recherches "Michel Baude. Littérature et Spiritualité". Il a consacré sa thèse et maintes études à l’antiquité tardive, en particulier à l’exégèse de l’Écriture chez Ambroise de Milan et aux rapports entre religion(s) et pouvoir politique à la fin du IVe siècle.
Pierre Halen est professeur de littérature générale et comparée à l’université de Lorraine – campus de Metz. Spécialiste des littératures francophones, il est l’auteur de très nombreux ouvrages et articles qui portent, en particulier, sur la production littéraire d’Afrique centrale, les littératures coloniales, exotiques et migrantes.
Anne-Elisabeth Spica est professeur de langue et littérature françaises du XVIIe siècles à l’université de Lorraine – campus de Metz. Elle a publié les actes d’un colloque qu’elle a organisé à Metz, «Discours et enjeux de la Vanité en Europe», et différents articles et ouvrages sur les représentations littéraires de l’imaginaire classique.