KLAM Sébastien
L’éthique du care développée par Caroll Gilligan au début des années 1980 puis reconsidérée, entre autres, par Joan Tronto qui en a donné une définition holistique, a mis en évidence les notions d’interdépendance, de vulnérabilité et de maintien du monde. L’éthique du care traduit ce besoin de « se soucier de », « d’aider », de « réparer » de sorte à ce que chacun puisse vivre aussi bien que possible. Cette éthique place l’homme devant des défis importants dans la mesure où, engagés dans des réseaux de dépendance, il devra composer pour inventer des pratiques visant à bien prendre soin. L’Eglise catholique, experte en humanité comme le rappellera le pape Paul VI dans la mouvance du Concile Vatican II, est habitée par une confiance réelle en l’homme, soutenant sa quête de vérité et de vigilance d’humanité. Le soin peut y prendre une place toute particulière. D’ailleurs, que ce soit dans les évangiles ou au long de l’histoire de l’Eglise, le souci des plus faibles et des plus pauvres, comme la préservation de l’environnement, aura souvent été à l’origine de l’engagement de l’Eglise au service de la personne. En mettant en parallèle ces deux visions du « prendre soin » qu’il conviendra préalablement de développer, il sera intéressant de réaliser un travail permettant d’explorer à la fois les convergences et les divergences entre l’éthique du care et la théologie catholique, notamment à partir de la notion de charité. Lorsque certains évoquent « le travail de l’amour » pour le care, peut-on y voir ce que la théologie dit, quant à elle, de la charité ? Quelles implications alors dans le soin et le regard sur l’homme ? Ce travail est appelé à développer une réflexion autant éthique qu’anthropologique et théologique.