"L’Algérie natale entre désenchantement et nostalgie : écritures plurielles de l’exil "
Elisabetta Bevilacqua
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Cotutelle internationale de thèse entre l’Université de Milan (directrice de thèse : Mme Silvia Riva) et l’Université de Lorraine (directeur de thèse : M. Pierre Halen)
Composition du jury
  • Anna PAOLA SONCINI, professeur des Universités, université de Bologne (Italie), rapporteur du jury
  • Anna ZOPPELLARI, professeur des Universités, université de Trieste (Italie), rapporteur du jury
  • Marco MODENESI, professeur des Universités, université de Milan, membre du jury
  • Jean-Michel WITTMANN, professeur des Universités, université de Lorraine, membre du jury
  • Pierre HALEN, professeur des Universités, université de Lorraine, directeur de thèse
  • Silvia RIVA, maître de conférence HDR, université de Milan, co-directeur de thèse

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Date et heure de soutenance
Lieu de soutenance
université de Milan, salle des Séminaires, Piazza S. Alessandro 1, 20123 Milan (Italie)
Résumé

Mon projet de recherche se propose d’étudier l’évolution de la littérature algérienne francophone d’après l’Indépendance à la lumière d’un critère de classement qui dépasse le concept de littérature maghrébine de langue française constituée de l’ensemble des oeuvres écrites par des auteurs dont la langue maternelle est l’arabe ou le berbère. Le panorama francophone algérien s’est en effet constitué à la croisée de plusieurs productions littéraires: à côté des auteurs arabes et berbères, les plus connus et les plus étudiés par les critiques, de nombreux écrivains juifs et pieds-noirs ont également donné lieu à une littérature remarquable. Mon objet d’étude porte sur la pluralité de ces littératures, dont je mettrai en évidence les diverses spécificités, en établissant pour chacune une cohérence globale. L’analyse comparative d’un corpus d’oeuvres écrites en français par des auteurs dont la langue maternelle n’est pas forcement l’arabe ou le berbère me permettra donc de m’engager dans la recherche de ce qui peut fonder les différentes composantes d’une littérature algérienne véritablement plurielle. Mon étude repose sur une hypothèse principale: je considère que chaque production littéraire (arabo-berbère, juive et pied-noir) ici analysée présente des spécificités aux niveaux thématique et stylistique, ce qui fait qu’aucun corpus n’est pas réductible aux autres. Tant au niveau de l’écriture qu’à celui des sujets abordés, chacune de ces productions représenterait l’expression d’une conscience collective et la “volonté de se forger une Histoire, une mémoire, une destinée communes” (G. Dugas). Ainsi, je me propose d’approfondir tout d’abord le plan socio-historique, la genèse et le développement de ces littératures, pour me pencher ensuite sur les formes et les procédés d’écritures qu’elles mettent en jeu, en illustrant aussi leurs thématiques et les imaginaires qu’elles véhiculent. Après avoir élucidé tous ces aspects à l’importance cruciale pour l’encadrement théorique de mon étude, j’analyserai mon corpus: il se composera des oeuvres des années 1970 de l’écrivain arabe Mohammed Dib (Dieu en barbarie et Le maître de chasse), des romans juifs d’Albert Bensoussan (Frimaldjézar, 1976, et L’échelle de Mesrod ou Parcours algérien de mémoire juive, 1984) et des récits pieds-noirs d’Alain Vircondelet (Maman la blanche, 1981, et Alger, l’amour, 1982). Ce corpus sera examiné, dans une perspective comparative, à la lumière de la spécificité des thèmes abordés (l’expérience de l’exil que tous le trois ont en partage et la réflexion sur l’évolution de l’Algérie indépendante n’en sont que deux) et des procédés stylistiques propres à chaque auteur. À cela s’ajoutera une réflexion sur la langue et sur la dimension comique de l’écriture, cette dernière caractérisant notamment la production juive (l’étude de l’humour juif a d’ailleurs attiré l’attention de nombre d’intellectuels, tels que Judith Stora-Sandor, Joseph Klatzmann et Martin Buber). Ma connaissance de l’arabe (standard et dialectal) me permettra par ailleurs de mieux enquêter sur les choix linguistiques des auteurs, dont les textes sont riches en mélanges entre le français et d’autres langues, l’arabe notamment, comme l’on peut notamment remarquer dans la production d’Albert Bensoussan. Mettre en comparaison trois différentes productions littéraires pourra donc m’ouvrir la voie, comme je l’ai supposé au début, à de nouvelles considérations et approches théoriques dans l’étude de la littérature algérienne d’expression française d’après l’indépendance.

 

Les travaux de Elisabetta Bevilacqua seront présentés le 15 juin 2015 à 15h00 dans les locaux des l'université de Milan, salle des Séminaires, Piazza S. Alessandro 1, 20123 Milan (Italie)

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