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Après avoir été au coeur de la plupart des débats dans les années 1950 et 1960, tant à l'Université que dans le grand public, le concept d'aliénation est subitement tombé en disgrâce à partir des années 1970. Certains en ont conclu qu'il n'était plus opératoire. Cependant, la thématique de l'aliénation revient aujourd'hui au travers des termes mêmes qui servirent à sa critique, par exemple celui d'autonomie.

Dans le même temps, la question de l'altérité est devenue prédominante. Dégagés de la réflexion dans laquelle ils s'inscrivent, certains termes pouvaient fonctionner comme autant de slogans : ainsi en va-t-il des termes d'autres (dont le retour en philosophie est tributaire de la réception des oeuvres de Claude Lévi-Strauss, Emmanuel Lévinas et Paul Ricoeur), de différence, de respect, de reconnaissance.

Aussi a-t-il paru opportun de confronter les expériences de l'altérité et de l'aliénation selon diverses perspectives : interroger à nouveau frais les analyses classiques de l'aliénation, saisir les relations qui peuvent se nouer entre expériences de l'altérité et de l'aliénation (sous le regard de l'autre et dans les relations sociales), envisager leur réarticulation au travers des figures de l'identité.

Le présent volume reprend pour la plupart des interventions du colloque qui s'est tenu à l'université de Lorraine (campus Metz), les 14 et 15 mai 2010.