Tahereh Shamsi Bidrouni
- Olivier BONNEROT, professeur émérite, université de Strasbourg
- Romuald FONKOUA, professeur des Universités, université de Strasbourg
- Marc-Mathieu MÜNCH, professeur des Universités, université de Lorraine
- Pierre HALEN, université de Lorraine, directeur de thèse
Cette thèse a pour objet les relations littéraires entre la France et la Perse, à l’époque de l’État qâjar. Elle comporte trois parties. La première étudie l’évolution des rapports historiques, commencés à l'époque de Fath Ali Châh Qâjâr et de Napoléon Bonaparte, poursuivies avec l’influence des écoles missionnaires, l’envoi de nombreux étudiants en France et la création par les Iraniens d’écoles comme Dâr ol-Fonun (école polytechnique) et Dâr ot-Tardjomeh (école de traduction). La deuxième partie envisage l’évolution générale de la littérature persane sous l’influence des traductions d’ouvrages européens. Tendant vers une plus grande simplicité de la prose, la littérature sociopolitique persane est née vers la deuxième moitié du XIXe siècle, grâce à certains écrivains comme Zeyn ol-Abedin Maragheï, Abdorrahim Najjar Tabrizi, Ali Akbar Dehkhoda, Akhond Zadeh, Seyyed Achrafaddin Qazvini (Guilani). La troisième partie s’attache au recueil Yeki boud o yéki naboud (Il était une fois), de l’écrivain Djamalzadeh qui, influencé à la fois par la littérature classique persane et par des écrivains européens comme Gobineau et Morier, ouvrit à la qésséh millénaire persane une nouvelle voie. Ceci lui permit d’aborder des thèmes sociopolitiques et de traiter de questions qui se posaient réellement à la société. La thèse est une contribution à l’histoire littéraire iranienne, à l’histoire des relations littéraires avec la France, mais elle s’interroge aussi sur la portée créative de toute influence étrangère sur une littérature nationale à l’époque contemporaine.