Milunda Kombila
M. Pierre HALEN | Université de Lorraine | Directeur de thèse |
Mme Florence PARAVY | Université Paris Nanterre | Examinateur |
M. Xavier GARNIER | Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 | Rapporteur |
M. Papa SAMBA DIOP | Université Paris-Est Créteil | Rapporteur |
Ce travail se situe dans un double cadre de recherche : d’une part, l’étude du rôle des périodiques culturels dans la structuration globale des champs littéraires à l’époque contemporaine ; d’autre part, l’analyse historique du cas particulier des littératures africaines en France et de leur positionnement pendant la période considérée, à partir de l’hypothèse de l’existence du sous-champ parfois appelé « Afrique-sur-Seine » (Cazenave, 2003). Le corpus de base est constitué par la revue Peuples noirs, peuples africains (1978- 1991). À la fois politique et littéraire, ce périodique se positionne comme le porte-parole des peuples africains. On s’interrogera sur la capacité de ce périodique à se faire une place dans le champ français et d’en changer les règles, à partir d’une position dominée et selon les procédures d’émergence ou d’entrance déjà étudiées par ailleurs, le plus souvent pour des oeuvres ou des auteurs, mais aussi pour des domaines articulés au sein d’un (poly)- système. L’analyse consistera en l’étude de ce périodique. Dans un premier temps, on examinera ses collaborateurs, ses réseaux de lecteurs et ses appuis institutionnels. On analysera ensuite ses contenus et enfin sa politique éditoriale. Dans la mesure du possible, nous essaierons également d’exploiter les archives disponibles. À titre d’hypothèse, nous envisagerons aussi une comparaison, qui sera plus ou moins développée au cours de notre travail, avec les périodiques concurrents de l’époque, comme Présence africaine.
Naeimeh Fallahnejad
HALEN Pierre | Directeur de these - Professeur des universités | Université de Lorraine, Centre Ecritures - FRANCE |
ABED Julien | Maître de conférences - Examinateur | Université de Lorraine, Centre Ecritures - FRANCE |
FREYERMUTH Sylvie | Rapporteur - Professeur des universités | Faculté des Lettres, des Sciences Humaines, des Arts et des Sciences de l'Éducation Campus de Belval Maison des Sciences Humaines - LUXEMBOURG |
BONNEROT Olivier | Rapporteur - Professeur émérite | CRLC-Strasbourg - FRANCE |
Le théâtre persan moderne est véritablement né au XIXe siècle, avec la découverte du théâtre occidental. Les hommes politiques éclairés ont tenté de moderniser la Perse en envoyant des étudiants en France pour apprendre les sciences modernes. Rentrés au pays, ces étudiants avaient un vif intérêt pour la culture française, y compris pour le théâtre. En outre, en Perse, nous constatons également la montée d’une classe bourgeoise où se développaient des idées réformistes et néo-religieuses. C’est sur ce fond de réformes et de mutations économiques, politiques et sociales que se crée la nouvelle forme littéraire que constitue le théâtre persan moderne.
Ainsi, Le Misanthrope de Molière a été traduit sous le nom de Gozâreš-e mardom goriz par Mirzâ Habib Esfahâni, un exilé politique (Istanbul, 1869), avec toutefois une grande liberté dans la restitution des noms des personnages et des traits de caractère, de sorte que le jeu était plus persan que français.
En plus des adaptations directes, le théâtre persan a également été influencé par le théâtre classique français à travers les œuvres des hommes de théâtre persans comme Mirzâ Aghâ Tabrizi. Ses comédies traitent essentiellement, sur un mode ironique, de la corruption politique et des superstitions.
Ces écrivains ont essayé de composer ou d’adapter des pièces modernes, généralement dans l’esprit de Molière, mettant en scène des personnages typiques, décrivant des épisodes à la fois comiques et satiriques qui témoignent d’une volonté de s’adresser à toutes les classes sociales. Étant donné ce lien évident entre théâtre persan et théâtre français, nous envisageons une analyse socio-historique des pièces persanes, surtout depuis la fin du XIXe siècle, qui souligne notamment leurs rapports avec l’œuvre de Molière, tout en mettant en évidence leurs enjeux culturels.
Tahereh Shamsi Bidrouni
- Olivier BONNEROT, professeur émérite, université de Strasbourg
- Romuald FONKOUA, professeur des Universités, université de Strasbourg
- Marc-Mathieu MÜNCH, professeur des Universités, université de Lorraine
- Pierre HALEN, université de Lorraine, directeur de thèse
Cette thèse a pour objet les relations littéraires entre la France et la Perse, à l’époque de l’État qâjar. Elle comporte trois parties. La première étudie l’évolution des rapports historiques, commencés à l'époque de Fath Ali Châh Qâjâr et de Napoléon Bonaparte, poursuivies avec l’influence des écoles missionnaires, l’envoi de nombreux étudiants en France et la création par les Iraniens d’écoles comme Dâr ol-Fonun (école polytechnique) et Dâr ot-Tardjomeh (école de traduction). La deuxième partie envisage l’évolution générale de la littérature persane sous l’influence des traductions d’ouvrages européens. Tendant vers une plus grande simplicité de la prose, la littérature sociopolitique persane est née vers la deuxième moitié du XIXe siècle, grâce à certains écrivains comme Zeyn ol-Abedin Maragheï, Abdorrahim Najjar Tabrizi, Ali Akbar Dehkhoda, Akhond Zadeh, Seyyed Achrafaddin Qazvini (Guilani). La troisième partie s’attache au recueil Yeki boud o yéki naboud (Il était une fois), de l’écrivain Djamalzadeh qui, influencé à la fois par la littérature classique persane et par des écrivains européens comme Gobineau et Morier, ouvrit à la qésséh millénaire persane une nouvelle voie. Ceci lui permit d’aborder des thèmes sociopolitiques et de traiter de questions qui se posaient réellement à la société. La thèse est une contribution à l’histoire littéraire iranienne, à l’histoire des relations littéraires avec la France, mais elle s’interroge aussi sur la portée créative de toute influence étrangère sur une littérature nationale à l’époque contemporaine.