Patricia Ehl
- Jean-Yves BORIAUD, professeur des Universités, université de Nantes, rapporteur du jury
- Jean-Louis CHARLET, professeur des Universités, Aix-Marseille Université, rapporteur du jury, président du jury
- Alain CULLIÈRE, professeur des Universités, université de Lorraine
- Jean-Claude TERNAUX, maître de conférences HDR, université de Reims
- Cécile BERTRAND-DAGENBACH, professeur des Universités, université de Lorraine, co-directrice de la thèse
- Jean-Frédéric CHEVALIER, professeur des Universités, université de Lorraine, directeur de la thèse
Si notre étude des Tragoediae seu diversarum gentium et imperiorum magni principes de Pierre Mousson (Petrus Mussonius), éditées à La Flèche en 1621, présente la réception de quatre figures historiques de l’Antiquité lors du renversement de leur pouvoir, nous nous centrons essentiellement sur la première pièce du recueil, Pompeius Magnus, réécriture tragique de la mort de Pompée, où nous analysons le processus d’élaboration mis en oeuvre à partir d’un épisode essentiel de la vie de ce personnage historique, à la lumière des modèles antiques, des historiens grecs à l’épopée latine. Sur le plan esthétique, cette pièce privilégie la dimension culturelle par rapport aux visées édifiantes : fragilité des grandeurs, opposition entre sagesse et démesure. Relevant, par son écriture dans le cadre d’un collège jésuite, d’un théâtre pédagogique spectaculaire, elle s’inscrit dans la tradition encore neuve d’un théâtre moral destiné à la représentation. Notre analyse montre comment l’auteur, qui était professeur de rhétorique, a composé ce corpus dans la tradition du théâtre humaniste, empruntant sujets et forme littéraire à l’Antiquité, mais aussi en répondant aux exigences de l’enseignement jésuite. Bien qu’éditées récemment par Rudolf Rieks (Francfurt a M. : Peter Lang, 2000), ces tragédies n’ont encore fait l’objet d’aucune traduction, ni d’aucune analyse approfondie de leurs sources antiques et de leurs conditions de rédaction et de représentation.