Le Théâtre de l'Envie (1315-1640). Actes du colloque international de Metz (5-7 octobre 2006)
Jean-Pierre Bordier, Jean-Frédéric Chevalier, dir.2011
322 pp.
Aristote a défini ϕθớνος et l'a distingué, dans la Rhétorique, de l'émulation et de l'indignation. Depuis lors, on n'a cessé, en Occident, de redouter l'envie, de l'analyser et de la peindre comme une figure du mal absolu et une image de la mort, masque livide, regard oblique et langue venimeuse. Les grands damnés des mystères médiévaux, Lucifer et Caïn, Hérode et judas, sont des envieux. Parmi les personnages les plus médiocres et les criminels les plus noirs de Corneille, plusieurs sont des portraits vivants de l'envie.
De la fin du Moyen Âge à l'époque baroque, le théâtre dénonce les opérations de l'envie dans les conflits religieux, les intrigues de cour, les exactions des puissants et les révoltes du peuple. Dans la comédie parfois, dans la tragédie presque toujours, l'envie est à l'oeuvre. Vice moins spectaculaire que l'orgueil, passion moins connue que l'amour, cette maladie de l'âme se nourrit du secret; le corps ne la manifeste pas toujours.
Ce volume contient les actes du colloque "Le Théâtre de l'Envie (1315-1640)" qui s'est tenu à l'université de Lorraine du 5 au 7 octobre 2006 sous la direction de Jean-Frédéric Chevalier avec le concours de Jean-Pierre Bordier.