Jean Reaidy
- Harald SCHWÄTZER, rapporteur du jury, président du jury
- Rolf KÜHN, université de Fribourg, rapporteur du jury
- Yves MEESSEN, maître de conférence, université de Lorraine
- Marie-Anne VANNIER, professeur des Universités, université de Lorraine, directrice de thèse
Ce travail se donne pour objectif d'approfondir le lien existant entre la théologie mystique eckhartienne de la naissance et la phénoménologie de la vie telle qu'elle est développée par Michel Henry. Étant cette vérité éminemment chrétienne, « la naissance de Dieu dans l'âme » constitue l'essence du message évangélique, le fondement des doctrines spirituelles des Pères de l'Église ainsi que le soubassement intérieur de toute expérience mystique vivante. Sont analysés dans ce travail plusieurs axes mystiques et phénoménologiques qui se rapportent à la naissance mystique tels que la question du « détachement » eckhartien et la libération phénoménologique de l'essence, le problème de la connaissance absolue qui est essentiellement une connaissance filiale, la phénoménologie de l'homme intérieur, la réception de la grâce comprise comme réception de la vie dans le mystère trinitaire, la question du « présent vivant », la phénoménologie de la communauté vivante, la révélation esthétique qui trouve son sens ultime dans la naissance mystique ainsi que la filiation considérée comme le lieu d'une « divinisation » identique à cette naissance constamment intensifiée dans la vie de Dieu.
Abstract:
The goal of this work is to deepen the existing link between Eckhart’s mystical theology of birth and phenomenology of life such as it is developed by Michel Henry. Being eminently a Christian truth, “God’s birth in the soul” frames the essence of the evangelical message, the foundation of the spiritual doctrines of the Church Fathers as well as the internal basis of any living mystical experience. Several mystical and phenomenological axis related to the mystical birth are analyzed in this work such as the question of Eckhart’s "detachment" and the phenomenological liberation of essence, the problem of absolute knowledge which is essentially a filial knowledge, the phenomenology of the inner man, the receptivity of grace understood as the adherence of life in the Trinitarian mystery, the question of the "living present", the phenomenology of the living community, the esthetical revelation which finds its ultimate sense in the mystical birth as well as the filiation considered as the place of a "deification" identical to this birth constantly intensified in God's life.
Mireille Petot-Cassin
- Isabelle BOCHET, professeur des Universités, CNRS-Paris, rapporteur du jury
- Daniel DIDEBERG, expert de haut niveau, Institut d'études théologiques, rapporteur du jury
- Jean-Frédéric CHEVALIER, professeur des Universités, université de Lorraine, membre du jury
- Bertrand HAM, maître de conférences, université d'Angers, membre du jury
- Otto WERMELINGER, professeur émérite, université de Fribourg, membre du jury
- Franz MALI, professeur des université, université de Fribourg, co-directeur de thèse
- Marie-Anne VANNIER, professeur des Universités, université de Lorraine, directrice de thèse
Ce travail s’attache à vérifier la pertinence de la question posée par A. Mandouze en 1954 et demeurée en suspens : Augustin a-t-il été lui-même un mystique ? Il ne s’agit donc pas de traiter de la mystique Augustinienne, mais d’Augustin mystique. Il est impossible alors de dissocier la vie d’Augustin et ses œuvres qui offrent de multiples témoignages, explicites ou plus voilés, de l’expérience concrète d’une relation ontologique à son Dieu, entrée dans la vie trinitaire. Les Confessions et le De Trinitate sont naturellement de la première importance, mais l’Augustin mystique peut aussi se révéler au détour d’écrits aussi divers que ses commentaires scripturaires, ses lettres, ses sermons et autres œuvres dites mineures, qui débordent tout corpus posé a priori.