Domaine de recherche, publications :

Hassan Chahdi est maitre de conférence en islamologie au département théologie à l'Université de Lorraine. Docteur de l'EPHE, en histoire et philologie, soutenue en 2016 sur le thème du muṣhaf dans les débuts de l'islam. Lauréat du prix de la meilleur thèse francophone (GIS-Moyen Orient et IISMM) et du prix SCHNEIDER/AGUIRRE-BASUALDO (Chancellerie des universités de Paris).

"Technocritique : une religiosité incarnationnelle "
Hind LAMANI
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Baptiste RAPPIN
Résumé

À la jonction de la théologie et de l'anthropologie des techniques, le présent travail analyse les discours technocritiques contemporains en défendant la thèse de leur religiosité incarnationnelle, rapportée à la fois aux métamorphoses du religieux dans les sociétés occidentales et au développement technique dans celles-ci. Tandis que le développement technique moderne dématérialisant et désincarnant s'inscrit dans les schémas corporels dualistes allant de Platon à Descartes, le mystère de l'Incarnation christique fait de l'incarnation humaine l'indépassable condition d'existence et, après avoir servi de socle à des penseurs chrétiens critiques de la technique tels que Jacques Ellul ou Ivan Illich, sert de fondement séculier, sous sa conceptualisation philosophique de chair, à la contestation des nouvelles technologies (NBIC). Pourtant, rattaché au sens même de l'existence et relevant d'une expression du sacré, ce parti pris ontologique hors des sentiers des religions historiques n'en dote pas moins l'activité et l'engagement intellectuels d'une religiosité. En démarquant la religiosité incarnationnelle des autres nouvelles formes de religiosités, l'objectif de ce travail est de mettre à jour ses conditions et facteurs historiques d’émergence, ses spécificités et, à terme, d'envisager son rôle potentiel d'inflexion dans les trajectoires de la technique moderne. Quelle portée peut encore avoir l'héritage de cette singularité religieuse qui fait du corps le pivot du salut sur cette nouvelle ère qui court à déraciner l'expérience humaine de la corporéité ? Autrement dit, il s'agit de faire parler les enjeux théologiques de l'Incarnation et les enjeux civilisationnels de l'incarnation pour comprendre les forces en présence, celles des partis pris ontologiques et philosophiques qui se renouvellent et s'affrontent en contexte de puissance technicienne et qui orientent à grande vitesse le cours de notre histoire.

"Des cellules et des mystiques : la prison comme milieu propice à l'irruption mystique "
Laurie GEORGES
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Anthony FENEUIL (UL)
Résumé

Le mysticisme est, depuis toujours, vu comme un inatteignable par le commun des mortels. Réservé à une élite, il semble n'être le lot que de ceux qui, irréprochables, ont atteint une perfection humaine telle qu'ils ont été, en guise de récompense, gratifiés et honorés de la présence de leur Dieu. Par définition, l'expérience mystique est une découverte spontanée de quelque chose concernant Dieu. Le mystique témoigne d'une intervention de Dieu dans sa vie : d'une union entre son âme et le principe divin. Cette union entre l'âme et Dieu, devient rapidement le but ultime à atteindre, témoin d'une sainteté irrévocable. Pourtant, j'ai pu montrer dans mon mémoire de master que l'expérience mystique, sans ne rien perdre de sa rareté, n'était pas réservée aux pères et aux docteurs de l’Église puisque, Jacques Fesch, prisonnier de droit commun et condamné à la peine capitale en 1957, témoigne de ces expériences mystiques vécues au sein même de sa cellule de la prison de la Santé. Dans ma thèse, je souhaite montrer de quelle manière le milieu carcéral influe sur la vie religieuse des détenus et favorise la conversion et la vie mystique. Pour ce faire, je souhaite invoquer tout à la fois les témoignages des grands mystiques chrétiens et ceux d'anciens prisonniers qui témoignent de ces expériences vécues au sein des prisons et les mettre en relation afin de mieux comprendre l'expérience mystique elle-même. Puis, je voudrais mettre mes recherches en lien avec des recherches de disciplines extérieures à la théologie (sociologie, psychologie, anthropologie, histoire...) afin de mieux comprendre les liens entre le mysticisme et l'univers carcéral. L'étude comparée des témoignages permettra de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de l'expérience mystique afin d'en extraire les facteurs déterminants ou intrinsèques alors que les recherches en lien avec les autres disciplines devront mettre en lumière les caractéristiques de la prison favorisant l'éclosion de ces facteurs. A terme mon projet vise à mieux comprendre les raisons de nombreux retours au religieux en prison apporter un angle de vue nouveau et/ou de nouvelles connaissances pour répondre à cette question du retour à la foi dans le milieu carcéral permettre aux aumôniers de prisons et aux laïcs qui se consacrent à la cause des prisonniers (visiteurs, correspondants...) de mieux accompagner les détenus de confession chrétienne dans leur cheminement spirituel (un meilleur accompagnement pourrait influencer le taux de récidive, faciliter la réinsertion...) mieux comprendre les phénomènes mystiques ou plutôt leur irruption dans la vie des individus. permettre à la théologie de se réapproprier la question du fait religieux en prison. Son originalité se trouve dans le fait d'aller chercher des éléments de réponse à une question théologique dans les prisons, qui semblent, par définition, opposées à tout rapport avec la recherche théologique.

Domaine de recherche, publications :

Domaines de recherche

  • Théologie
  • Philosophie
  • Phénoménologie

Publications

MASQUELIER, Anthony, « Le monde qu’en savons-nous ? », in livret La divizione del Mondo. Nancy, Opéra National de Lorraine, 2019, p. 32-36.

"L'Oeuvre de Michel Henry: approches esthétiques et théologiques "
Anthony Masquelier
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Yves Meessen (Ecritures, UL), Andrea Bellantone (Institut Catholique de Toulouse)
Résumé

L'objet de cette thèse consiste à étudier l'articulation entre l'aspect esthétique et l’aspect théologique de l'Œuvre de Michel Henry. Plus précisément, il s'agit de montrer comment elles s'interpénètrent, voir même s’influencent mutuellement, en analysant ses œuvres littéraires au regard de l'ensemble de son corpus phénoménologique et inversement.

En sa problématique, cette étude interroge la possibilité de la mise en œuvre de la phénoménologie de la Vie, dont la radicalité exclut la temporalité et la spatialité, dans des récits qui, par définition, en font usage.

La méthode analytique que nous souhaitons mettre en place pour notre recherche permet de distinguer entre les plans syntaxiques, sémantiques et pragmatiques du roman. Par conséquent, il est possible de déceler si l’auteur est cohérent entre ce qu’il dit et ce qu’il montre à travers son acte d’écriture.

La méthode comparative, quant à elle, nous permettra de vérifier à un autre niveau la cohérence de l’auteur. Il s’agit de celui de son œuvre en tant que telle.

Si tel est bien le cas, il sera possible de montrer que l’œuvre littéraire de Michel Henry peut à juste titre être étudiée d’un point de vue philosophique, aux côtés de ses essais, ce qui jusqu’à présent n’est pas fait dans les études henryennes.

"Réflexion sur la pensée théologique de Descartes "
David Désir Mavouangui Vangou
Nom (lien)
Directeur(s) de thèse
Christophe Bouriau (UL, Archives Henri Poincaré), Yves Meessen (UL, Ecritures)
Résumé

Le sujet de notre thèse intitulé : Réflexions sur la pensée théologique de Descartesvoudrait être une réflexion philosophique, scientifique et contributive à la compréhension de la pensée de cet illustre philosophe français des temps modernes au sujet de son rapport à la théologie. En d’autres termes, elle voudrait être également une interrogation sur le type de rapport qu’il entretiendrait avec la théologie.

Aussi, une monstration par laquelle l’auteur parvient à créer un agencement de ses arguments philosophiques à partir d’outils dont la théologie ferait aussi usage. Dès lors on peut citer ici la question de l’existence de Dieu, celle de l’affirmation du primat de la toute-puissance divine, de l’immortalité de l’âme, de la doctrine de la création des vérités éternelles, du dogme de l’eucharistie. C’est un fait réel qu’il s’observe à plusieurs reprises un recours au texte sacré comme pour appuyer voire clarifier certaines thèses de sa physique. Nous noterons en guise d’exemple le livre de laGenèse. De même ce sujet s’avise à montrer en effet les implications qu’elle (la théologie) suscite ainsi que son apport à la philosophie. Aussi vise-t-il à questionner voire réactualiser les réflexions au sujet du type de rapport paradoxal de Descartes à la théologie.Il s’agit véritablement d’une « détermination du concept cartésien de philosophie, qui est sans aucun doute la plus importante, mais qui est aussi sans doute la plus difficile à cerner : sa confrontation à la théologie ».

Domaine de recherche, publications :

Entré dans le groupe de recherche dirigé par Mme Vannier à Strasbourg en 1994, j’ai pu mener conjointement l’étude de Joachim de Flore, sujet de ma thèse, et, sous sa direction, l’étude des Mystiques Rhénans, tout d’abord de Rulman Merswin puis Me Eckhart. Accordant une place prépondérante à l’archéologie du texte, j’ai traduit certains de leurs ouvrages inédits (ainsi que quelques-uns de Nicolas de Cues), en exposant dans des articles ou conférences l’apport de ces textes à la constitution de thèmes majeurs, tels que le sujet.