Judicaël Boukanga
| Mme Dominique RANAIVOSON | Université de Lorraine | Directrice de thèse |
| Mme Elara BERTHO | CNRS | Examinatrice |
| M. David N'GORAN | Université d'Abidjan | Rapporteur |
| M. Paul DIRKX | Université de Lille | Rapporteur |
| M. Alex DEMEULENAERE | Université de Lorraine | Examinateur |
| M. PÉNEL JEAN-DOMINIQUE | retraité | Invité |
À l'instar du Centrafrique souvent perçu comme une « tache blanche » au cœur de l'Afrique, la littérature centrafricaine est une « mosaïque mal connue ». Cette recherche offre l'opportunité d'explorer, de manière diachronique et synchronique, les œuvres majeures de la littérature centrafricaine, qu'il s'agisse de romans, de nouvelles ou de pièces de théâtre, d'hier et d'aujourd'hui. Elle met également en lumière le rôle essentiel que la création littéraire et l'histoire littéraire peuvent jouer pour préserver les richesses culturelles menacées d'oubli et pour consolider l'identité nationale dans un contexte de reconstruction. Cette étude présente une histoire du roman, de la poésie et du théâtre centrafricains, ainsi qu'une analyse approfondie des œuvres d'Étienne Goyemide (1942-1997), dont la diversité et l'originalité reflètent vivement la littérature centrafricaine contemporaine. Le pays de Tèrè, terre du conte et de la créativité, où « l'esthétique du tam-tam » pourrait garantir un avenir meilleur à la littérature et lui permettre de jouer un rôle décisif dans la quête d'unité nationale du Centrafrique
Myrtha Richards
M. Olivier LUSSAC Université de Lorraine Directeur de thèse
M. Eric VILLAGORDO Université de Montpellier 3 Rapporteur
M. Jean-Marc LACHAUD Université de Paris 1 Rapporteur
Mme Patricia DONATIEN Université des Antilles Examinatrice
Mme Ophélie NAESSENS Université de Lorraine Examinatrice
La question de l’entre-deux est ici développée en direction de l’art du bassin caribéen et prend forme au cœur d'une pratique plastique personnelle qui s’appuie sur l’idée qu’au regard des spécificités propres au processus de construction des œuvres plastiques, il est tout à fait envisageable d’amorcer une recherche définissant l’art de la Caraïbe à partir d’hypothèses basées sur la notion d’intermédiaire. S’il fallait aborder cette problématique à travers une sélection d’œuvres contemporaines caribéennes en ne soulignant que ce qui les caractérise sur le plan formel, comparé à d’autres issues d’espaces géoculturels éloignés, cela constituerait un défaut de considération de la différence, s’appuyant sur l’idée que dans le fond, ce qui sous-tend les processus de création, les postures contextualisées et la dimension historique, créent de la distinction. L’entre-deux est articulation ; concept ubique, transversal et dynamique, il est omniprésent tant dans l’art caribéen que dans sa relation à l’objectal et au banal, imprégné de traces mémorielles, il génère sous moults aspects, un jeu de continuité-discontinuité renouvelé par l’acte créateur. Ce qui importe dans cette approche n’est pas davantage le résultat que les multiples voies empruntées pour faire état de regards multiples. Le produit de cet art n’est autrement caractérisé que par la diversité de ses origines qu’il convient d’examiner pour en cerner les contours. Des concepts sous-jacents comme le détournement, la contradiction et le raccommodage y sont considérés en connivence du sujet questionné pour leur caractère récidivant cependant toujours changeant et distancié de la posture des artistes. À travers le traitement de ces idées, les artistes affirment la conscientisation d’une identité caribéenne en cours de définition. De manière consciente ou non, l’habitus est au cœur de l’œuvre pensée, visualisée, définie et vécue ; il s’en dégage des traductions plastiques de l’arrière-cour, lieu par essence de l’acte de création rattaché au contexte du plasticien. En sa qualité de créateur, il est confronté à des rapports conjugués de même qu’à sa propre caribéanité parfois teintée de spiritualité. Compte-tenu de l’espace géographique à l’étude, il est d’autant plus immédiat que les mises en relation s’effectuent au regard des partages de langues, de cultures et d’idéaux. L’espace de l’ici est comme mis en abyme et ne se fonde pas sur une logique conventionnelle d’espace-temps, de langue et de culture. Tumelo Mosaka définissait la Caraïbe comme étant une île infinie ; ce qui renforce l’idée que pour nos sociétés insulaires à l’heure du décolonial, l’art ne peut s’appréhender en faisant abstraction du circonstanciel historique, symbolique, religieux, politique et social. Des œuvres sélectionnées et citées en référence, fondamentalement hybrides et contrapuntiques, émergent des croisements. Ces points de jonction sont les réservoirs de l’espace poïétique ; considérant le nombre de facteurs habituellement relégués au second plan, il s’introduit une stratégie inversée de lecture des œuvres d’art, lesquelles entrent en interaction continuelle avec le mi-lieu. À la lumière de ces pratiques référentes, s’établit un champ expérimental d’idées soumises aux variations de densité des postures de l’entre-deux des pratiques artistiques contemporaines de la Caraïbe.
Domaine de recherche, publications :
Après des études de droit, d'histoire et de sciences religieuses, Erick Cakpo embrasse la carrière d'enseignant et exerce pendant plusieurs années dans le second degré. Il a obtenu son doctorat en sciences des religions (2012) à l'Université de Strasbourg et enseigne depuis 2013 l'histoire des religions à l'Université de Lorraine, à Metz.
Il s'intéresse aux phénomènes d'hybridité culturelle dans les religions, notamment à travers les productions artistiques.